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Que faire en cas d’attaque terroriste ?

Ces recommandations ont été données par « Calvin », ancien des forces spéciales françaises, suite aux événements du 13 novembre. Le gouvernement a également publié ses conseils dans une campagne intitulée « Comment réagir en cas d’attaque terroriste ? ».

Suite aux récents événements, toute information et renseignement peuvent être utiles pour faire progresser l’enquête, identifier les victimes et prévenir de nouveaux actes. Vous êtes sans nouvelles d’un proche et souhaitez signaler sa disparition, remplissez le formulaire en ligne, vous serez recontacté rapidement par un officier de police judiciaire.

Si vous êtes en possession d’éléments, vous pouvez les communiquer de façon anonyme par le biais de ce site.

Un numéro de téléphone unique a été mis en place au 197 pour les urgences et appels à témoins. Numéros d’appel d’urgence également au 0800 40 60 05 pour les proches des victimes et plusieurs numéros appels à témoins au 01 77 72 06 14, 01 77 72 06 16 et 01 77 72 06 17. Les personnes, qui souhaitent savoir si leurs proches sont éventuellement hospitalisés, peuvent appeler le 01 40 27 40 27.

Comment vivre avec la menace terroriste ?

  • Normalement, mais en état plus vigilant et prévoyant. Ne vous gâchez pas la vie, c’est précisément l’objectif des terroristes.
  • Au quotidien, utilisez la technique de « la projection mentale ». Cela consiste à se dire, tiens, je suis ici, s’il se passe cela je peux faire ça… en clair : toujours avoir un plan B !
  • Lorsque vous pénétrez dans un bâtiment, consultez rapidement le plan d’évacuation qui est obligatoirement affiché. En cas d’incident, vous aurez un temps d’avance.
  • Au resto, bar, ou autre endroit publique, prévoir une sortie d’urgence (porte de secours, fenêtre, balcon, escalier de secours…).
  • Personnellement, j’aime me placer de sorte à voir qui entre dans « un local », et en n’ayant personne dans mon dos.
  • Connaître les numéros de téléphone de la police, de la gendarmerie, du SAMU, des sapeurs pompiers. Vous pouvez les télécharger au format PDF.

 

  • Prenez des cours de premiers secours, avec option pour les blessures par balles, éclats et les blasts. Sur internet de nombreuses sources sont disponibles.
  • Equipez votre domicile et votre véhicule avec une trousse de première urgence. Soyez particulièrement équipé pour arrêter les hémorragies (causes principal de mort au combat, donc en cas d’attaque terroriste). Ayez des pansements compressifs, pansement hémostatiques, des garrots.
  • A défaut de matériel adéquat, on peut toujours improviser pour arrêter une hémorragie, exemple : retirer son tee-shirt et le déchirer en deux (une partie sert de compresse à appliquer directement sur la plaie et l’autre partie sert de « bande » pour maintenir le pansement). On peut également combattre une hémorragie sur un membre avec un garrot de fortune réalisé avec une ceinture par exemple.
  • Ne pas oublier que dans le cas d’une blessure par balle, il peut y avoir 2 trous pour 1 projectile (entrée et sortie). Si vous ne vérifiez pas, l’hémorragie continue…
  • Si vous êtes adeptes des jeux de simulation tel que l’airsoft ou Milsim…ce n’est pas le moment de sortir avec vos répliques d’armes, vous vous exposez à de graves problèmes, voire à un danger direct.
  • Dans le répertoire de votre telephone (si il n’y a pas de code d’accès), ou à porter sur une carte papier sur vous, indiquer les numéros de personnes à contacter au cas où il vous arrive quelque chose. Le code international malheureusement peu connu en France est : ICE + numéro (In Case of Emergency / En Cas d’Urgence). Les services de secours pourrons ainsi rapidement contactez vos proches… et le cas échéant vous identifier. Autre variante, indiquer en clair « Maman Janine Machin » (et pas les prénoms seuls) + le numéro de téléphone.​

Comment assister les forces de sécurité ?

  • Signaler tout contenu suspect sur internet (profil de personne, site de propagande, trafic d’armes, personne menaçante…). Il est possible de le faire sur un site Internet mis en place par le gouvernement. Attention à ne pas faire de signalements farfelus… les forces de sécurité ont déjà beaucoup de travail !
  • Signaler toute personne de déplaçant dans un lieu publique avec une arme (sauf forces de sécurité).
  • Signaler tout « colis, paquet, valise, » suspect pouvant contenir une bombe, après avoir demandé si cela appartient à quelqu’un se trouvant sur les lieux.
  • En cas de contrôle, rester courtois et suivre les instructions des forces de sécurité. Laisser vos mains bien en évidence (pas dans les poches ou derrière le dos par exemple).

Que faire en cas d’explosion ?

  • Se jeter au sol pour s’allonger et se protéger la tête dans ses mains.
  • S’il n’y a pas d’autre explosion et pas de tir d’armes à feu, contactez les forces de sécurité et déclenchez l’alarme incendie si elle n’est pas déjà activée.
  • Portez les premiers secours aux blessés.
  • Attendre l’arrivée des secours.
  • Donnez votre témoignage aux forces de sécurité.

Que faire en cas de fusillade ?

Vous êtes à votre domicile

  • Ne sortez pas.
  • Evitez de regarder par la fenêtre pour voir ce qu’il se passe.
  • Fermez la porte à clé.
  • Ne restez pas derrière la porte. Les balles traversent les portes et en cas d’explosion celle-ci peut être « projetée ».
  • Allongez-vous en évitant de rester contre les murs « de façade » et près des fenêtres. Les munitions de fusil type Kalachnikov perforent les murs des constructions modernes en aglo, en béton ou en briques ainsi que tous les types de fenêtres non-blindés. Les murs des constructions anciennes, plus épais, résistent mieux. Choisissez un emplacement situé vers le milieu de votre habitation.
  • Une fois en sécurité, contactez les forces de sécurité. Expliquez clairement la situation et en décrivant uniquement ce que vous avez vu ou entendu, l’adresse et le moment de l’incident).

Vous êtes dans la rue

  • A pied, courez rapidement pour vous éloigner de la zone des tirs. Baissez-vous pour diminuer votre silhouette (plus difficile à viser et moins de risque de prendre une balle perdue).
  • Ne pas fuir en restant dans l’axe des tirs. En clair, ne pas courir en restant dans la même rue que la fusillade (les balles seront toujours plus rapides que vous), prendre la première rue perpendiculaire pour être « à couvert ».
  • Si les tirs sont dirigés dans votre direction (vous entendrez des « sifflements » (les balles qui passent à coté de vous) et des claquements secs (les impacts des balles qui s’écrasent sur les matériaux), allongez-vous, dissimulez-vous en attendant que les tirs cessent ou ne soit plus dirigés vers vous. Dés que c’est possible, fuir.
  • En véhicule, éloignez-vous rapidement de la zone des tirs tous en évitant de créer des accidents (percussions d’autres véhicules ou de passants) si la circulation le permet.
  • Si la circulation est bloquée, sortez de votre véhicule rapidement pour fuir la zone à pied.
  • Si vous devez vous abriter derrière des automobiles, veillez à vous positionner de telle sorte que le moteur soit entre vous et les tireurs. C’est la seule partie du véhicule qui ne peut pas être perforée par un projectile du calibre type Kalachnikov (7,62×39). La carrosserie et les portières n’offrent aucune protection.
  • Une fois en sécurité, contactez les forces de sécurité. Expliquez clairement la situation et décrivant uniquement ce que vous avez vu ou entendu, l’adresse et le moment de l’incident).

Vous êtes dans un bâtiment publique

  • Essayer de quitter les lieux sans se rapprocher des terroristes (danger de tirs et explosion).
  • Si la sortie du bâtiment est impossible, essayez de vous cacher. Les terroristes procèdent très rarement à des fouilles organisées des lieux, ils tirent sur ce qui est directement à leur vue. Une cachette simple peut vous sauver la vie.
  • Si vous ne pouvez pas fuir et qu’il y a déjà des victimes et que les terroristes s’approchent, faites le mort allongé au sol, ne bougez pas avant que ceux-ci se soient éloignés.

Comment identifier un terroriste ?

Il n’y a pas de règle établie, mais on peut déceler des indices comportementaux :

  • Yeux agars, l’individu cherchera d’ailleurs à éviter de capter le regard de ses futures victimes.
  • Etat de transe apparent.
  • Grande concentration (le terroriste n’entend pas ou ne répond pas quand on lui parle).
  • Niveau de stress élevé sans raison identifiable.
  • Forte transpiration sans raison identifiable.
  • Réactions d’évitement face à l’autorité (si les forces de l’ordre ne sont pas sa cible, le terroriste s’en tient éloigné le plus possible).
  • En prière, l’individu pourrait passer pour quelqu’un qui se parle tout seul.
  • Comportement d’une personne qui se sait condamnée (abandonnant ses objets de valeur, ne prenant pas la peine de reprendre la monnaie de son ticket, « oubliant » des objets.
  • Poing fermement crispé sur (ce que vous pensez être) le déclencheur d’une bombe.
  • Si la cible est en vue, le kamikaze ira droit au but, en poussant éventuellement les gens sur son chemin. Fuyez.

Indices visuels

  • Des vêtements amples et couvrants pour cacher les explosifs, parfois inadaptés à la température ambiante (par temps chaud, en plein été par exemple).
  • Une silhouette étrange : l’individu n’est pas gros, mais difforme : son tour de taille est très large car il porte une ceinture explosive, mais ses bras, ses jambes et son cou restent fins. De même, la moitié supérieure de son corps manque de mobilité à cause de la charge accrochée.
  • Un gros sac serré contre le corps (ou porté sur le dos), et manipulé avec le plus grand soin (si la bombe est dans un sac).

Astuce pour confirmer un soupçon sur une personne « bizarre »

Adressez-lui la parole : « Bonjour Monsieur, vous vous sentez bien ? » S’il répond comme une personne civilisée (avec une explication ou un joli va te faire foutre), tout est ok. S’il ne répond pas ou dévoile une arme ou une ceinture d’explosifs, fuyez ! N’oubliez pas que le terroriste n’a pas de look particulier, barbe ou pas barbe, pas de couleur de peau particulière…et ni de genre particulier (masculin, féminin).

Une autre option est à envisager uniquement en cas d’extrême situation lorsque vous êtes au contact direct d’un terroriste qui tente de vous tuer (ou autrui) : Combattre, à mains nue ou avec des objets divers, outils… si vous le neutralisez c’est bien. Si vous échouez, il allait vous tuer de toute façon, mais votre réaction peut permettre à d’autres personnes de fuir ou de réagir. Ne jouez surtout pas les Rambos !

Infographie

Voici une affiche diffusée par le ministère des situations d’urgence russe.

A propos de l’auteur

« Calvin » était opérateur SAS au 1°RPIMa jusqu’en mars 2013. Expert dans le domaine des opérations spéciales, il a parcouru le globe pendant plus de 20 ans au service de la France.