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20 ans de l’ADAC – Épisode 3 – La Défense de rue

Qu’est-ce que la Défense de rue ?

A travers nos recherches, et surtout l’entrainement, nous avons dégagés des pistes sur ce qui nous semblait être incontournable pour le travail de la self-defense à l’Académie des arts de combats (ADAC). Le champ est assez vaste et nécessitait la création de modules complémentaires à la Boxe de rue. C’est donc l’ensemble de nos méthodes et de nos modules complémentaires de formation que l’on appelle Défense de rue.

Une bonne méthode de self-defense

D’après moi, une bonne self-defense doit :

  • Traiter les différentes phases de l’agression : avant, pendant, après.
  • Respecter la loi autant que possible.
  • Prendre en compte les aspects comportementaux et psychologiques.
  • Inclure le travail de toutes les distances (coups frappés, corps-à-corps et armes) dans différentes positions (debout, assis, au sol).
  • Inclure dans l’entraînement des paramètres réalistes tels que, par exemple, l’environnement, plusieurs agresseurs, gêne vestimentaire, etc.
  • Appliquer des principes généraux, économiques et adaptables.
  • Se baser sur des techniques simples, pour qu’elles puissent ressortir sous stress.
  • Inclure des phases d’opposition sans règles afin de rester réalistes et ne pas en avoir peur.
  • Inclure des mises en situation scénarisées.
  • Développer la condition physique, socle d’une bonne confiance en soi et élément incontournable en self-defense, ne serait-ce que pour fuir.
  • Favoriser l’adaptabilité, la remise en question et entraîner la volonté.

Les différents modules de la Défense de rue

Cela représente beaucoup de domaines à maîtriser et une grosse somme de travail. Nous nous sommes donc répartis le boulot en fonction des compétences respectives :

  • Philippe Da Costa et Stéphane Delanoé ont travaillé sur le module « Lutte de rue ».
  • Lionel Lalo et Pascal Tournier sur les « Armes de rue ».
  • Philippe Hiegel et Philippe Renault sur la préparation physique.
  • Laurent Patin sur l’avant et l’après-agression, la Défense au stylo et au téléphone, ainsi que la connaissance de l’usage des armes à feu, domaine dans lequel il excelle.
  • Mika Makinen et Michel Benes ont aussi mis au point les modules de sur-vie en pleine nature.
  • David Philippe et Lionel Georges de l’ADAC Haute-Savoie ont élaboré de façon très professionnelle une méthode pour les enfants, le « Kid Training ».
  • En parallèle, j’ai développé l’Amazon Training (méthode de self-defense pour les femmes) et le Concept d’Adaptation Tactique en situations (CATS).
  • Avec Michel Benes, nous avons également mis au point les modules « Gestion du stress » et « Gestion des conflits ».
  • Robert Paturel, quant à lui, a mis au point, pour l’ADAC, les stages de « Techniques Professionnelles Adaptées à l’Intervention (TPAI) » et des stages de « Négociation de crise » qui nous permettent de toucher également un public professionnel.

Tout cela représente au bout du compte pas loin de 15 ans de travail ensemble… Vous pouvez en savoir plus sur le site de l’Académie des arts de combats dans ce que nous appelons ADAC Xperience.

Comment fonctionne la direction technique de l’ADAC ?

Mon rôle (Directeur technique) est de diriger les travaux que les chargés de projet doivent me présenter régulièrement afin que je leur donne mon avis. J’agis avec eux un peu comme Robert a fait avec moi. J’ai ouvert la plupart des pistes et je sollicite la personne qui me semble la plus compétente sur le sujet. Je suis leurs recherches avec attention et, si besoin, je les guide ; car monter une méthode cohérente avec les supports pédagogiques, les moyens d’évaluation… n’est pas si aisé. Au bout d’un temps assez long (2 ans en général) d’expérimentation dans leur salle, ils doivent me présenter leurs travaux finalisés. Ensuite, et si cela me convient, nous organisons un stage test destiné aux enseignants ADAC d’abord, puis des stages ouverts au public quand le module est au point.

Ce fonctionnement non pyramidal, implique que l’ego des intervenants ne soit pas trop important. A l’ADAC, c’est le collectif qui compte. L’équipe pédagogique bosse pour amener quelque chose au groupe et non pas pour acquérir du pouvoir personnel. Suivant cette logique, tout le monde passe par les mêmes étapes et sans aucune équivalence les passages de grades, stage CATS et Formation Animateur avant de pouvoir enseigner.

Quand un nouveau module est créé, les enseignants doivent s’y former et passent les épreuves qui le sanctionnent. Il n’y a pas de passe-droit, quelque soit le vécu antérieur, car c’est la compétence qui prime, pas l’étendue du CV. On peut être un grand champion de sport de combat et ne pas être bon en self-defense. Et puis, on peut aussi avoir été bon et s’être laissé allé et ne plus avoir le niveau d’enseigner.

Moi-même, je passe les grades des disciplines dont je suis chef de travaux, et ce, devant tout le monde pour donner l’exemple. Cela nous permet de tenir à distance ceux qui viennent pour de mauvaises raisons et aussi de cultiver une certaine humilité martiale permettant de se remettre en question. Ce qui à mon avis est essentiel pour avancer.

Evidemment, cela ne peut pas plaire à tout le monde, mais tant pis. Notre but n’est pas d’avoir des milliers d’adhérents et d’enseignants, mais d’en avoir des vraiment bons. Certains d’ailleurs sont partis, estimant qu’ils n’étaient pas considérés à leur juste valeur, c’est la vie. Je leur souhaite de trouver ailleurs ce qu’ils n’ont pas eu chez nous.

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Episode 2 – La Boxe de rue